La douleur engendre l’espoir
La lutte engendre un nouvel avenir
Il y a maintenant plus d’un an depuis que nous avons changé notre vision du monde, depuis que nous sommes confinés et masqués et que notre monde physique s’est effondré. Pour un si grand nombre de personnes, il s’agit d’une période de perte et de douleur. Nous avons vu comment la pandémie a amplifié les inégalités et les défis pour de nombreuses communautés, surtout les Noirs, les Autochtones, les personnes racialisées, les pauvres et les communautés à faible revenu. Cependant, nous voyons finalement l’espoir à l’horizon, du moins en termes de vaccinations et de bien-être. Il ne s’agit que d’un petit espoir, mais je crois que c’est un pas vers une plus grande guérison.
La douleur à laquelle font maintenant face de nombreuses communautés n’est pas nouvelle, mais pour de nombreuses personnes, nous voyons plus clairement ces inégalités. Peut-être que c’est en reconnaissant les défis que nous pouvons continuer à travailler vers un meilleur avenir. Parfois, il faut une forme de douleur si intense pour nous faire remanier et retravailler nos mondes. Nous vivons peut-être une de ces heures de vérité. Il est temps pour nous d’envisager des changements qui aideront à réduire les inégalités et les injustices. Je m’accroche à cet espoir comme je m’accroche aux chauds rayons de soleil qui plombent sur les plantes et les arbres de ma ville.
OSSTF/FEESO entreprend son propre périple de croissance et de changement. Le présent numéro en atteste bien. Nous le voyons dans les articles comme celui des deux candidates à l’enseignement qui ont dû obtenir leur certification de personnel enseignement pendant la pandémie—elles parlent du grand changement qu’elles ont dû vivre et de la façon à laquelle ce style d’enseignement jusqu’alors inconnu leur a ouvert les yeux. Elles entreprennent leur carrière comme éducatrices, comme futures membres d’OSSTF/FEESO armées d’une perspective d’égalité qu’aucune autre candidate et aucun autre candidat à l’enseignement n’aurait pu imaginer. Leur pratique en ressortira encore plus forte de cette expérience, elle sera renforcée par cette plus forte sensibilisation à l’accès, au privilège et elle sera entraînée par leur dévouement dans le but de contrer l’oppression. Nous écoutons Wacera W. Muriuki, une étudiante internationale inscrite à une des universités de l’Ontario, qui nous parle de l’importance de l’identité lorsque que l’on cherche à faire entendre sa voix et à affirmer ses valeurs, surtout face à des structures et des pratiques coloniales empreintes dans nos établissements d’enseignement. Janelle Brady nous porte également à prendre en considération l’histoire de l’identité et du corps des Noirs dans l’histoire de l’activisme syndical et de reconnaître la responsabilité de nos organismes à lutter activement contre le racisme et l’oppression anti-noir.
Notre présidente élue, Karen Littlewood, présentée dans ce numéro, parle de ses efforts afin d’utiliser l’unité et notre voix collective dans le cadre du mouvement syndical plus large. Sa capacité de percevoir OSSTF/FEESO comme étant un chef de file dans le mouvement syndical canadien fait de nous des porteurs de changements et des innovateurs en matière de politiques. En nous concentrons sur notre unité et sur le rôle de l’éducation pour façonner une société plus juste, Mme Littlewood apporte l’espoir d’une plus grande unité alors que nous luttons contre les programmes d’austérité, la privatisation et surtout le racisme anti-noir, le ra-cisme anti-autochtone, l’oppression et l’héritage colonialiste.
La force de faire une pause et de réfléchir sur notre situation actuelle nous montre qu’un nouveau jour se lève. Je vous souhaite à tous et chacune un bel avenir et j’espère que le printemps apportera avec lui la croissance et le changement que vous désirez. Peut-être ce numéro incitera-t-il en vous l’étincelle d’une nouvelle pensée ou un nouvel engouement. Quels que soient les obstacles à mesure que nous avançons dans la présente pandémie, nous en serons à tout jamais changés. La douleur n’a été que trop réelle et doit être reconnue tout en s’ouvrant à l’espoir de demain.
En toute solidarité,
Tracey Germa, rédactrice en chef
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