Dire au revoir et passer le flambeau

L’éducation de qualité supérieure et les syndicats vont de pair

banner: mot de la fin

Alors il s’agit bien de mes « dernières paroles pour » Education Forum. Le fait de pouvoir partager mes pensées par l’intermédiaire de cette publication a été un des privilèges du rôle que j’ai assumé au cours des quatre dernières années. La représentation des éducatrices et des éducateurs œuvrant de la maternelle/jardin d’enfants au niveau universitaire, au sein des quatre systèmes d’éducation financés à même les deniers publics, dans les écoles indépendantes et au postsecondaire a été pour moi, sans le moindre doute, le plus grand privilège. Et par la même occasion, j’ai eu l’occasion de me dresser en faveur du système d’éducation et de tout ce qu’il représente.

Cela a été un véritable honneur de lutter, côte à côte avec mes collègues au Bureau provincial, les dirigeants locaux et les membres—qui forment véritablement le syndicat—dans le but d’améliorer et de défendre une institution que je continue croire être le facteur démocratique le plus critique, le soutien le plus important en matière d’égalité que nous ayons dans notre société. L’éducation financée à même les deniers publics a été et continue d’être le moteur de la vie civique, sociale et économique de l’Ontario. Comme l’affirmait l’ancien premier ministre de l’Ontario, William Davis, lorsque le domaine de l’éducation se porte bien, le reste suit. (Il vous surprend peut-être de m’entendre citer un premier ministre progressiste-conservateur, mais M. Davis était à la fois favorable à l’éducation et au mouvement syndical et se démarque comme un géant maintenant si on le compare au « leadership » actuel du parti Conservateur, grièvement dépourvu sur les points de vue intellectuel et idéologique.)

Je n’ai pas choisi une carrière en éducation en espérant devenir syndicaliste. Ce n’était même pas dans mes horizons. Cependant, lorsque Mike Harris a déclaré la guerre au système d’éducation en proposant les changements les plus destructeurs jamais vus, j’ai regardé autour de moi pour voir qui allait diriger la lutte contre ceux-ci, et il n’y avait nul doute que c’était mon syndicat. La seule chose pour laquelle je me dois de remercier Mike Harris, c’est de m’avoir dirigé dans l’activisme syndical. À partir de là, je remercie mon syndicat de m’avoir fourni les occasions dont je n’avais même pas rêvé.

Plus j’en ai appris, plus j’ai constaté cette vérité voulant que les systèmes d’éducation de qualité supérieure et les syndicats vont de pair. Contrairement aux fausses idées colportées par nos adversaires de la droite, les syndicats renforcent l’éducation. Et pourquoi ne serait-ce pas le cas? Est-ce que des salaires moins élevés permettraient d’attirer de meilleures éducatrices et de meilleurs éducateurs? Est-ce que le fait d’accorder aux employeurs la permission de discipliner et congédier arbitrairement les éducatrices et éducateurs rehausserait l’intérêt de qui que ce soit à entreprendre une carrière dans l’enseignement? Est-ce que le fait d’accorder aux bureaucrates la capacité illimitée d’apporter des changements de politique sans la voix des travailleuses et des travailleurs de première ligne entraînerait des décisions plus judicieuses? Bien sûr que non.

Comme le Dr Charles Ungerleider l’a indiqué, les propositions qui renforcent véritablement l’éducation ne proviennent que du côté des syndicats à la table de négociation. Une réduction des effectifs de classe, davantage de soutiens à l’intention des élèves ayant des besoins particuliers et la défense du discernement professionnel des éducatrices et des éducateurs sont tous des points qui ont figuré aux propositions syndicales.

OSSTF/FEESO n’est pas parfait; quel établissement peut affirmer l’être. Nous avons toujours des efforts à déployer dans le but de susciter la participation des membres. Nous avons encore plus de travail à faire dans le but d’appuyer l’équité parmi nos membres. Le démantèlement des obstacles systémiques est crucial à notre travail. Cependant, ne perdons pas de vue des réussites que nous avons réalisées, pour les membres, les élèves et la société dans laquelle nous continuons de vivre depuis les débuts de notre histoire de 102 ans.

Alors que je passe le flambeau, je souhaite à toutes celle et tous ceux qui poursuivent la lutte, à titre d’éducatrices et d’éducateurs ou de syndicalistes, tous les succès souhaités dans votre travail crucial. Vous pouvez compter sur ma solidarité incessante. Les temps difficiles que nous traversons présentement seront éventuellement chose du passé. Le syndicat doit s’en sortir renforcé et près pour le prochain défi, au nom de toutes celles et tous ceux qui sont touchés par notre travail.

About Harvey Bischof
Harvey Bischof est le 66e président provincial d’OSSTF/FEESO. Il a été élu pour la première fois à l’Exécutif provincial en 2007 au poste d’agent de l’Exécutif puis comme vice-président en 2011, 2013 et 2015. Il a été élu président en 2017 et réélu en 2019.

Leave a comment

Your email address will not be published.


*