Des efforts extraordinaires : Prendre de soin des autres et de soi

En écrivant ceci au début d’octobre, il m’est impossible de connaître les conditions dans lesquelles nous nous trouverons au moment de la publication du présent texte. Nous nous trouvons présentement au milieu d’une inquiétante tendance à la hausse du nombre de cas de COVID-19. En même temps, la Commission des relations de travail de l’Ontario a récemment rejeter, pour cause de compétence juridictionnelle, notre appel à l’endroit du plan de réouverture inadéquat du gouvernement Ford. Cela ne mettra pas fin à notre lutte en faveur de conditions de travail et d’apprentissage sécuritaires, mais il est déconcertant de voir qu’un gouvernement qui prétendait vouloir écouter les experts ait trouvé une façon de mettre un frein à leur témoignage, avant même qu’il ne
soit présenté.

Dans l’intervalle, le premier mi-nistre oscille entre ne pas tenir compte des syndicats en éducation et s’engager dans des disputes inutiles avec eux, y compris et possiblement surtout avec OSSTF/FEESO. Ailleurs dans le monde, comme au Danemark par exemple, ces administrations qui ont travaillé étroitement avec les syndicats en éducation à l’élaboration de plans de réouverture ont connu le plus de succès. À ces endroits, les éducatrices et éducateurs avaient confiance dans les plans et ont transmis cette confiance aux parents et élèves. Aucune telle confiance n’est ressentie en Ontario, comme en fait foi le nombre d’élèves inscrits à l’apprentissage à distance.

Nous demeurons surtout préoccupés, bien entendu, par la sécurité et la santé de nos membres en ce qui concerne la pandémie. Ajoutons à ceci par contre notre préoccupation pour le bien-être des membres d’une optique plus générale. Nous entendons de plus en plus d’incidences de membres qui sont surchargés, stressés et qui frôlent l’épuisement professionnel. Je sais que cela ne se limite pas à l’Ontario. En parlant avec mes homologues des syndicats en éducation de partout dans le pays, j’ai entendu maintes fois le même récit. L’éducation et le soutien offerts aux élèves pendant cette pandémie ne ressemblent en rien à votre travail habituel et les éducatrices et éducateurs sont souvent appelés à essentiellement à en faire deux fois plus alors que bon nombre d’entre elles et eux traitent avec les élèves en personne et à distance. En même temps, les dirigeants locaux d’OSSTF/FEESO devraient être reconnus pour leurs efforts extraordinaires dans le soutien de leurs membres.

Toute personne qui connaît moindrement le système d’éducation financé à même les deniers publics en Ontario et ceux et celles qui y œuvrent ne sera aucunement surprise de constater que les éducatrices et éducateurs dévouent beaucoup d’efforts pour leurs élèves. Vous n’aviez pas besoin de vous faire dire par le premier ministre de « faire votre part » (step up) alors que vous faites amplement votre part depuis des années, vous donnant beaucoup de mal pour surmonter l’insuffisance de ressources et quand même parvenir à offrir une éducation parmi les meilleures au monde. Vous méritez des remerciements et des félicitations pour vos efforts et nous avons certainement entendu les éloges de parents reconnaissants qui ne manquent pas de le souligner.

Alors que vous persévérez dans cette période difficile, je vous implore d’accorder une pensée tout aussi appropriée à votre propre bien-être continu. Afin d’être à son meilleur, il faut également prendre soin de soi. Essayez de tracer des limites autour de votre vie professionnelle et de réserver du temps pour vos êtres chers et ces choses qui vous apportent joie et détente. Non seulement vos élèves, mais également votre famille et toutes celles et tous ceux qui se sou-
cient de vous tiennent à ce que vous puissiez vous tenir debout et,
espérons-le, prospérer au cours des
prochains mois.