Manuel scolaire, enseignement et tests

Qui est responsable de l’éducation?

Photo de mains tapant sur un clavier d’ordinateur portatif avec les mots du rédacteur apparaissant à l’écran.

C’est un privilège de revenir à titre d’éditeur d’Education Forum. La Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires de l’Ontario a une longue et fière tradition dans le domaine de la publication d’articles sur des sujets connexes à l’éducation publique, ici en Ontario et à l’étranger. Je suis enthousiaste à l’idée de faire partie à nouveau de la publication!

Je déballais quelques cartons de livres aujourd’hui et j’ai trouvé ma première édition de l’Ontario High School English Grammar, paru en 1911. Complétée d’une impression des armoires de l’Ontario, la couverture en toile verte se vante d’être « autorisée » par le ministère de l’Éducation et elle se vendait pour seulement 45 cents. Je l’ai récupéré à une librairie d’occasion, il y a quelques décennies, quand j’enseignais régulièrement la grammaire à des élèves du secondaire. Le livre est surligné et annoté dans les marges, écrit délicatement à l’encre bourgogne d’un stylo à cartouche, révolu depuis longtemps. Quelque chose dans ces griffonnages m’a toujours fait penser qu’ils avaient été faits par un enseignant et non pas par un élève. Les notes en caractères cursifs délicats relatent le cheminement d’une personne à travers un guide prescrit de grammaire anglaise.

Je ne sais pas trop quand le gouvernement de l’Ontario a abandonné la rédaction de manuels scolaires comme celui-ci. Même lorsque j’étudiais à l’élémentaire dans les années 1970, je me rappele que mes livres scolaires portaient les logos Pearson et Scholastic. Je me suis replongé rapidement dans ma boîte poussiéreuse et j’ai trouvé mon livre de lecture de 2e année, Higgleby’s House, publié par Ginn and Company (les mêmes personnes qui ont sorti Mr. Mugs, au cas où vous vous poseriez la question). Le ministère de l’Éducation de l’Ontario n’est donc plus dans les manuels scolaires depuis un bon moment.

En remontant encore plus loin, en 1965, la Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires de l’Ontario a commencé à publier des documents d’appui à l’intention du personnel enseignant des écoles secondaires. C’était à la demande des membres qui cherchaient des orientations pédagogiques alors que le ministère n’en fournissait aucune.

Toutefois, notre gouvernement provincial s’est soudainement intéressé davantage ces derniers temps à tout ce qui est pédagogique. Les résultats en mathématiques aux tests normalisés de l’OQRE sont devenus subitement une grande préoccupation. La solution? Apparemment faire passer un test en mathématiques au personnel enseignant sera une sorte de remède universel. Je recommande fortement l’article de Peter Bates, « Testing the Teachers », dans ce numéro. Dans celui-ci, il dissocie nettement les faits de la fiction et décrit non seulement les lacunes de ces tests, mais aussi le mauvais raisonnement et la manœuvre politique qui ont entraîné le gouvernement vers cette solution.

Quant aux directions pédagogiques, nous ne devrions pas être surpris si les foulées les plus importantes et les plus marquantes proviennent des éducateurs eux-mêmes. Dans notre numéro de l’automne 2017 d’Education Forum, j’ai interviewé le fondateur de researchED, Tom Bennett, à propos de son mouvement révolutionnaire d’habilitation des éducateurs en partageant les éléments des sciences de l’apprentissage et cognitives. Ses conférences internationales populaires rassemblent des éducateurs et des chercheurs en éducation dans le but d’échanger des pratiques exemplaires et de promouvoir l’enseignement éclairé par des données probantes. Dans ce numéro, lisez l’article de Nicole Charron intitulé « How Students Learn: How I Teach. » Nicole enseigne au secondaire à Ottawa et applique des découvertes récentes de la science cognitive à son enseignement dans le but d’aider les élèves à mieux retenir les concepts qu’ils ont appris dans sa classe. Elle concrétise l’esprit de researchED et prend le contrôle de sa propre pédagogie en trouvant et en appliquant des techniques éclairées par des données probantes.

Finalement, je ne peux pas écrire sur ceux à qui incombe la responsabilité de l’éducation publique en Ontario sans mentionner le sujet du financement. Notre gouvernement provincial actuel a entrepris un plan visant à enlever 25 pour cent de tout le personnel enseignant au secondaire afin de réduire les coûts. Ces coupures anéantiront ce qui est maintenant reconnu à l’échelon international comme étant l’un des meilleurs systèmes scolaires au monde. Si quelqu’un cherche à amener le gouvernement sur cet enjeu, je recommande la lecture de l’article « Investir en éducation – Investir dans notre avenir » rédigé par Gary Fenn et Chris Samuel. Ils explorent le rapport du Conference Board du Canada sur l’éducation publique qui conclut que pour chaque dollar investi dans nos écoles, cela rapporte 1,30 $. Il s’agit d’un argument crédible et très réaliste pour augmenter le financement en éducation publique et non pas pour le couper.

Education Forum est toujours à la recherche de rédacteurs qui souhaitent raconter des histoires sur l’éducation publique. Si vous souhaitez écrire pour nous, visitez notre site Web education-forum.ca.

About Randy Banderob
Randy Banderob est le rédacteur en chef d'Education Forum et education-forum.ca.

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