Notre histoire nous prépare

Fort de l’expérience du passé face aux défis actuels

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OSSTF/FEESO a vu le jour en 1919, grâce à des dirigeants et militants qui avaient déjà établi des normes élevées et, au cours du siècle qui a suivi, ont servi de modèle pour les membres. Notre premier président, William Michell, était non seulement un enseignant et directeur d’école respecté, mais bien un héros décoré de la Première Guerre mondiale. À son retour des champs de bataille de l’Europe, il a concentré ses efforts à la défense des droits de ses collègues en éducation et de l’intégrité de l’éducation financée à même les deniers publics. Il comprenait que le genre de pays qu’il avait accepté de défendre au combat, au risque d’y laisser sa vie, était également le genre de pays qui ne peut atteindre son potentiel que lorsque l’éducation est une priorité publique.

Tout comme William Michell, les membres d’OSSTF/FEESO ont toujours compris le rôle essentiel de l’éducation au sein d’une société prospère et juste. Au fil des ans, on a souvent fait appel à eux pour se mobiliser et défendre non seulement leurs intérêts communs, mais également les intérêts des élèves et l’intégrité du système d’éducation dans son ensemble, lorsque les gouvernements avaient entrepris des démarches pour le discréditer.

Bon nombre de ces conflits ont été menés au palier local, mais certains d’entre eux ont nécessité des actions provinciales alimentées par la détermination et la solidarité de tous les membres. Lorsque notre droit de grève a été menacé en 1973, et encore lorsque nos pensions ont été la cible en 1989, des milliers d’éducateurs se sont mobilisés dans la cadre de manifestations de solidarité à ce point impressionnantes que les gouvernements de l’époque sont revenus sur leurs plans mal conçus et ont collaboré avec nous dans le but de résoudre ces différends. Et en 1997, nos membres étaient parmi les 126 000 travailleurs de l’éducation qui ont débrayé de leur lieu de travail et ont freiné le système d’éducation au complet pendant deux semaines pour manifester contre la Loi 160 de Mike Harris.

Que nous le voulions ou non, notre histoire dicte qu’il devient nécessaire de temps à autre de mener le combat pour défendre l’éducation publique à Queen’s Park ou sur son terrain, à l’extérieur de nos lieux de travail et dans les rues. Et maintenant, malheureusement, le gouvernement Ford semble déterminé à nous offrir un tel événement.

Le 15 mars – peut-être la journée la plus sombre de l’histoire de l’éducation en Ontario – le gouvernement a annoncé son intention de sabrer le budget des écoles secondaires en Ontario, à raison de 700 millions de dollars et d’éliminer au moins 25 pour cent des postes en enseignement sur une période de quatre ans. Nous savons que, puisque le gouvernement s’attaque à l’effectif moyen des classes, certaines de celles-ci pourraient facilement gonfler à 40 ou 45 élèves, advenant le maintien de tous les petits programmes. Au total, 34 000 classes seront éliminées dans la province. Les répercussions de cette annonce sur les postes du personnel de soutien demeurent incertaines, mais nous savons que lorsque les conseils scolaires voient leur financement réduit, les postes du personnel de soutien sont souvent compromis.

Nous avons tenté sincèrement de tendre la main à ce gouvernement depuis son entrée au pouvoir et de lui fournir des conseils judicieux quant à la façon d’améliorer le système d’éducation. La ministre de l’Éducation a toutefois daigné me rencontrer qu’une seule fois, pour 30 minutes en octobre, malgré les changements radicaux et destructeurs qu’elle propose.

Bien entendu, nous œuvrons sur de nombreux autres fronts et nous ne négligeons aucune piste dans nos efforts pour défendre nos membres et le système d’éducation dans lequel ils travaillent.

Tout compte fait, cependant, notre syndicat n’est pas les dirigeants au Bureau provincial ou même au niveau local. En fait, le syndicat est l’ensemble collectif des membres qui travaille de façon solidaire pour défendre leurs intérêts réciproques. Un groupe de membres actifs et engagés est notre meilleure défense contre les attaques outrageuses du gouvernement à l’endroit de notre travail.

Alors que nous tenons bon devant cette plus récente ronde d’agressions sur le système d’éducation de l’Ontario, il faut se rappeler que personne n’est en mesure de nous garantir la victoire. Cependant, le refus de se battre, d’abdiquer devant cet effort visant à affaiblir et dénigrer l’éducation, constituerait un geste abject de notre part à titre d’éducateurs qui se soucient du bien-être de nos élèves et de nos collègues. Notre but demeurera toujours de gagner tout ce que nous pouvons au moyen de la résistance.

J’insiste auprès de tous les membres d’OSSTF/FEESO de rester à l’affût des plus récents renseignements et de demeurer engagés au cours des prochaines semaines et des prochains mois. Nous avons fait face à des périodes difficiles par le passé et nous le ferons encore. Cependant, lorsque la présente tempête sera passée, il faut que nous puissions dire que nous avons tout fait pour défendre nos élèves et nous-mêmes contre les plus récents barbares aux portes de nos écoles.

About Harvey Bischof
Harvey Bischof est le 66e président provincial d’OSSTF/FEESO. Il a été élu pour la première fois à l’Exécutif provincial en 2007 au poste d’agent de l’Exécutif puis comme vice-président en 2011, 2013 et 2015. Il a été élu président en 2017 et réélu en 2019.

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