Lorsque des résultats inattendus s’avèrent positifs

Parfois, un thème prend naissance bien malgré nous

Photo de mains tapant sur un clavier d’ordinateur portatif avec les mots du rédacteur apparaissant à l’écran.

Il arrive que l’on nous demande ou suggère de consacrer un numéro complet d’Education Forum à un thème ou sujet unique. Il ne s’agit pas d’une mauvaise idée en soi. Après tout, il n’y a pas de
pénurie de sujets intéressants et importants qui pourraient être explorés à partir de plus d’une perspective, par des auteurs différents.

Quoi qu’il en soit, pendant mes deux années à titre de rédacteur de chef de notre revue, j’ai développé une certaine prudence lorsque vient le temps de suggérer des numéros thématiques. Cette prudence est en partie fondée sur le fait que les défis habituels de la planification et de la réalisation d’un numéro de revue, pour la publication, peuvent facilement s’amplifier si l’objet de celui-ci est limité à un seul sujet ou thème particulier. Des préoccupations surgissent en ce qui concerne un auditoire visé trop restreint et il y a toujours le risque que le sujet traité dans les articles sur une question thématique se chevauche trop, même pour les lecteurs passionnément engagés envers le sujet précis. De plus, le fait de consacrer un numéro complet de la revue à un thème particulier entraîne le risque que des préoccupations importantes et potentiellement pressantes qui pourraient intéresser davantage les membres doivent être repoussées à un numéro ultérieur et ne soient pas partagées en temps opportun.

Le numéro d’Education Forum ne devait pas, à l’origine, porter sur un sujet thématique. Les sujets choisis pour les articles se sont manifestés de la même façon, c’est-à-dire selon un processus quelque peu organique à partir d’idées présentées par les membres ou faisant l’objet de discussion par l’équipe de rédaction. Et pourtant, à mesure que le numéro prenait forme, un thème général se développait. D’une façon ou d’une autre, à des degrés variés, chaque article du présent numéro touche l’importance du militantisme.

À une extrémité du spectre, nous avons la perspective éclairante de David Moss, ancien directeur du Secteur des communications/action politique au Bureau provincial, sur le militantisme au cours de l’ère Mike Harris, et ce qui a été requis, du point de vue organisationnel, pour bâtir la détermination et la solidarité requise chez les éducatrices et éducateurs de l’Ontario afin de lancer ce qui demeure aujourd’hui la plus importante action syndicale entreprise par les travailleurs de l’éducation en Amérique du Nord. Et à l’autre extrémité du spectre, un récit personnel captivant de Linda Rodgers, du District 32, sur ses balbutiements dans le militantisme politique, provoqués par les actions irresponsables du gouvernement Ford à l’endroit de la communauté
franco-ontarienne.

Il contient également des articles sur le parcours vers le leadership au sein de la Fédération pour les militantes, sur les membres de la Fédération qui se sont récemment avancés pour se présenter aux élections provinciales ou municipales et sur les membres d’OSSTF/FEESO qui ont assisté pour la première fois à la Réunion annuelle de l’Assemblée provinciale (RAAP) à titre de candidats à l’enseignement, et qui ont depuis assumé des rôles actifs au sein de la Fédération. Larry Savage, du Department of Labour Studies à l’Université Brock, se prononce au sujet de l’influence grandissante des intérêts corporatifs sur les campus universitaires au Canada et insiste sur l’importance de la résistance concertée par le biais de coalitions entre les étudiants, le corps professoral et le personnel de soutien militants pour contrer cette tendance. Et aussi l’article de Vanessa Russell et de Cheryl Mootoo, au sujet de leur programme d’essai unique au sein de la structure EdVance, décrit la réaction pédagogique aux impacts négatifs des décisions mal avisées du gouvernement; j’argumenterais sans hésiter qu’il s’agit là aussi d’une forme de militantisme.

Ce n’était pas d’un effort délibéré que ces articles, tous portant sur le militantisme d’une forme ou d’une autre, ont été réuni dans le présent numéro d’Education Forum. Cependant, je ne crois pas qu’il s’agisse complètement d’une coïncidence. Je crois plutôt que le climat politique actuel en Ontario teinte la perception des éducatrices et éducateurs et des travailleurs de l’éducation en ce qui concerne leur relation avec le système d’éducation publique dans lequel ils travaillent. Je soupçonne également que, pour de nombreux membres d’OSSTF/FEESO, le but énoncé de la Fédération de « protéger et d’améliorer l’éducation publique » vient de prendre un sens nouveau et saisissant à la lumière de l’agression du gouvernement Ford sur les niveaux d’éducation, à partir des écoles élémentaires jusqu’aux établissements postsecondaires. J’aimerais croire qu’au sein de l’ensemble diversifié des membres de notre Fédération se trouve une compréhension renouvelée que nous avons tous un rôle à jouer dans la protection de ce système que nous avons tous contribué à bâtir. Cette compréhension, cette reconnaissance du rôle personnel que nous devons tous jouer au nom de notre intérêt collectif, est au centre du militantisme. Si les articles qui finissent par se trouver sur les pages d’Education Forum miroitent les tendances ou les principales préoccupations au sein d’OSSTF/FEESO, alors le thème involontaire, qui semble s’être présenté dans le présent numéro, est de bon augure.

About Michael Young
Michael Young est le rédacteur en chef d'Education Forum et education-forum.ca.

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