Disposés à parler, prêts à agir

Faire ce qui s’impose pour défendre nos intérêts

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L’orientation générale d’un nouveau gouvernement à Queen’s Park peut toujours affecter positivement ou non, tant les conditions de travail des membres d’OSSTF/FEESO que le bien-être général de l’éducation publique en Ontario. C’est un fait, quel que soit le parti politique au pouvoir et c’est pourquoi OSSTF/FEESO s’engage constamment dans le processus politique. Nous nous sommes toujours efforcés, le cas échéant, de maintenir un dialogue positif avec le gouvernement en place et les partis de l’Opposition.

Quand le Parti conservateur a remporté les dernières élections pour former un gouvernement majoritaire en juin dernier, nous étions méfiants, avec raison, de la direction possible du gouvernement de Doug Ford. Celui-ci avait fait campagne sans programme électoral détaillé, s’appuyant plutôt sur une série de slogans vagues comme « respecter les contribuables » et « faire le ménage » au sein du gouvernement. Toutefois, parmi ses quelques engagements précis, on notait la promesse de sabrer dans le budget provincial, à raison de six milliards de dollars et cela nous a vraiment préoccupés. Toute réduction d’une telle envergure dans les dépenses n’augurera pas bien pour l’éducation ou pour tout service public majeur en Ontario.

Le gouvernement Ford n’a pas perdu de temps à mettre sa promesse à exécution et, déjà dans les premières semaines de son mandat, nous avons constaté hors de tout doute que nos craintes initiales étaient justifiées. De toute évidence, non seulement le gouvernement s’engage-t-il à agir rapidement, mais ses actions sont vraisemblablement davantage guidées par une idéologie politique que par des données probantes.

Les répercussions se font déjà sentir chez les travailleurs de l’éducation en Ontario. L’annulation de consultations planifiées de longue date en ce qui concerne l’inclusion d’un contenu autochtone dans tout le curriculum aura des conséquences longuement ressenties non seulement en salle de classe. Les économies réalisées sont négligeables, mais les coûts liés à une mise en place en bonne et due forme de l’appel à l’action de la Commission de vérité et réconciliation sont incalculables et les dommages au processus même de réconciliation sont malheureusement inévitables.

Et nous sommes tous au courant de la décision du gouvernement de mettre fin au curriculum de l’Ontario de 2015, Éducation physique et santé, favorisant plutôt un curriculum qui date de 20 ans et qui ne traite aucunement du consentement, de la diversité sexuelle et de genre ou de la sécurité en ligne.

Il s’agit de cas flagrants où l’idéologie vient surpasser les politiques publiques saines et il y en a bien d’autres. L’annulation du projet-pilote portant sur le revenu de base avant même d’en connaître les données, par exemple, va complètement à l’encontre d’une prise de décision fondée sur des données probantes. En outre, la décision d’abroger les réformes des lois sur l’emploi longuement attendues, obtenues en 2017 en vertu du projet de loi 148, est un exemple indéniable de l’indifférence du gouvernement face aux défis auxquels font face les travailleurs les plus vulnérables en Ontario. Les Conservateurs ont également réduit le financement à la Direction générale de l’action contre le racisme, a abrogé la Loi sur l’énergie verte et a réduit la couverture des médicaments prescrits pour les enfants et les jeunes.

Aussi inquiétantes que puissent paraître ces actions, rien n’est plus désemparant que la déclaration impudente du premier ministre voulant qu’il n’hésite pas à se prévaloir de la disposition de dérogation de la Charte canadienne des droits et libertés pour l’emporter sur les droits constitutionnels des Ontariennes et Ontariens, dans les cas où ces droits, comme le droit à la libre négociation collective, feraient obstacle à son programme législatif.

Et comme si tout cela ne suffisait pas, le soi-disant examen ligne par ligne des dépenses du gouvernement antérieur, exigé par Doug Ford et produit en septembre par la firme d’experts Ernst and Young, est un geste bien calculé afin de justifier des compressions massives sur l’ensemble du secteur public de l’Ontario.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que la situation s’annonce plutôt mal. Néanmoins, OSSTF/FEESO continuera de déployer tous les efforts raisonnables pour établir des dialogues productifs avec les décisionnaires au sein du gouvernement. Cela ne signifie aucunement que nous sympathisons de quelques façons que ce soit avec le programme du gouvernement, mais bien parce qu’il est de notre devoir de faire en sorte que ces décisionnaires entendent nos préoccupations et soient mis au courant des intérêts de nos membres.

Certes, nous allons déployer ces efforts, mais sans pour autant nous leurrer. Nous voyons bien la voie dans laquelle Doug Ford s’engage et c’est une voie qui mènera très vraisemblablement son gouvernement vers un conflit direct avec les meilleurs intérêts des membres d’OSSTF/FEESO, dans toutes les sphères de l’éducation publique. Nous n’allons pas attendre que cela se produise. Nous adopterons des mesures concrètes pour faire en sorte que nous soyons le mieux préparés pour affronter ce qui nous attend, quoi que cela puisse être.

Si le gouvernement choisit de prendre une direction qui vient menacer les intérêts de nos membres ou de l’éducation financée à même les deniers publics, OSSTF/FEESO les défendra de façon ferme et résolue.

About Harvey Bischof
Harvey Bischof est le 66e président provincial d’OSSTF/FEESO. Il a été élu pour la première fois à l’Exécutif provincial en 2007 au poste d’agent de l’Exécutif puis comme vice-président en 2011, 2013 et 2015. Il a été élu président en 2017 et réélu en 2019.

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