Du rêve à la réalité

par Tracey Germa (elle), Rédactrice en chef

Au printemps 2019, à l’époque où je travaillais au bureau provincial d’OSSTF/FEESO depuis quatre mois seulement, après avoir fait carrière dans l’enseignement de l’art dramatique et de l’anglais pendant 20 ans à Peterborough, la Fédération m’a envoyée au Bangladesh. Je faisais partie d’une coalition solidaire de syndicats canadiens soutenant les travailleuses et travailleurs de l’industrie de l’habillement au Bangladesh, sous l’égide du Bangladesh Centre for Workers Solidarity. Lors de ce voyage, j’ai enfin compris ce que signifiait une véritable solidarité—il ne s’agissait pas seulement de protester, d’écrire des lettres de plainte ou de faire partie d’un syndicat. Ce que ce voyage et les six ans et demi passés à travailler pour OSSTF/FEESO m’ont appris, c’est que la solidarité est un mode de vie; c’est l’acte même de prendre soin des autres autant que de soi-même et de sa famille. C’est comprendre que nous sommes tous une famille.

Ce numéro explore la solidarité internationale, en examinant les façons dont la solidarité est toujours un acte radical, grand ou petit. Ce numéro sonde comment l’unité face aux obstacles systémiques sera toujours la bonne voie à suivre. Andrew et Sean Fitzpatrick, libraires indépendants, se demandent comment le fait d’être des libraires et d’offrir en même temps un espace pour l’activisme communautaire peut être un acte de solidarité vraiment radical. Le personnel d’OSSTF/FEESO parle du temps passé à faire du porte-à-porte et à s’engager dans une véritable organisation communautaire dans le cadre de la campagne Harris-Walz au sud de la frontière, donnant un aperçu du pouvoir de l’acti­visme en présentiel qui façonne l’avenir de notre Fédération. D’autres articles évoquent l’engagement de longue date de l’organisme en faveur de la solidarité internationale pour soutenir l’éducation publique et les droits des travailleuses et travailleurs. D’autres encore explorent les défis de l’activisme au niveau international, surtout dans un contexte colonial. Ce que tous les articles de ce numéro ont en commun, c’est le sentiment que le plus petit acte peut avoir l’impact le plus profond. J’espère que vous trouverez dans ces pages votre propre incitatif ou votre propre étincelle d’enthousiasme pour élargir la portée de votre solidarité.

C’est avec des sentiments mitigés que j’écris mon dernier message comme rédactrice en chef d’Education Forum. Lorsque ce numéro sera pu­blié, j’aurai pris ma retraite. Les personnes
extraordinaires de cet organisme me manqueront beaucoup, tout comme mon travail sur cette revue, dirigée par la très talentueuse Audrey Bourque, gestionnaire des publications et directrice artisitique de cette revue. Il s’agit probablement du point culminant de ma carrière—et cela est entièrement dû à l’équipe exceptionnelle en coulisse (veuillez prendre un moment pour lire qui elle est à la page d’en-tête de tous les numéros). Je suis enthousiasmée de voir ma collègue Jennifer Seif assumer le rôle de rédactrice en chef de cette publication après mon départ—avec le soutien de l’équipe de conception graphique et de traduction, je n’ai aucun doute qu’elle apportera de nouvelles idées captivantes et puissantes à l’auditoire et que je laisse le magazine entre d’excellentes mains. OSSTF/FEESO sera toujours l’endroit où ma solidarité a pris forme, et la Fédération continuera d’être l’étincelle qui maintient la flamme.